2022 - PANAME

 

 
Plusieurs projets de recherche mobilisant la communauté scientifique nationale et internationale convergent vers l’organisation d’une série de campagnes de mesure en région parisienne au cours de l’été 2022. Ces projets sont coordonnés sous l’égide de l’initiative PANAME (PAris region urbaN Atmospheric observations and models for Multidisciplinary rEsearch) et sont menés par des scientifiques des laboratoires de Météo-France, du CNRS, de l’université Paris-Est Créteil, de Sorbonne Université, de l’Institut polytechnique de Paris, de l’École nationale des ponts et chaussées, d’Inrae, de LigAir et d’Airparif.
Lors de ces campagnes, de nombreux systèmes d’observation en surface, par télédétection, par radiosondage, et par des moyens aéroportés, ainsi que des simulations numériques, seront mis en œuvre. Ceci permet également de définir un réseau de mesures multidisciplinaires pour un suivi sur le long terme des variables de météorologie et climat urbain, de teneurs en gaz à effet de serre et certains composés réactifs gazeux et particulaires, la dynamique de l’atmosphère et des nuages. Ce réseau fonctionnera pendant au moins deux ans, jusqu’à l’horizon des Jeux Olympiques de 2024, dans le cadre du projet international « Research Demonstration Project Paris 2024 » sous l’égide de l’Organisation Météorologique Mondiale. Ces projets contribueront à lever plusieurs verrous au sujet de la compréhension des processus atmosphériques et d’interaction avec les surfaces dans les régions urbanisées.
 
Les milieux urbains revêtent une importance critique pour les sociétés humaines, et concentrent un grand nombre de défis scientifiques, environnementaux et sociétaux. En matière de météorologie et de climat, les trois risques majeurs pour la santé particulièrement exacerbés en ville sont liés à la chaleur intense, à la pollution de l’air et aux phénomènes météorologiques extrêmes. L’îlot de chaleur urbain (ICU) augmente et prolonge le stress thermique des habitants, avec des implications directes sur le confort, la morbidité et la mortalité, ainsi que la consommation d’énergie. La qualité de l’air est dégradée dans les villes, responsables de fortes émissions locales de polluants. Cette pollution de l’air est un des trois principaux facteurs de risque de maladie et de décès et a des effets néfastes sur les écosystèmes et les structures des bâtiments. Les connaissances et les systèmes d’observation et de modélisation actuels peinent à représenter la complexité et l’hétérogénéité des milieux urbains et péri-urbains (surfaces urbanisées, végétales, agricoles), la forte variabilité spatio-temporelle des conditions météorologiques, et le rôle des activités humaines multiples qui influencent elles-mêmes les processus atmosphériques. L’amélioration des connaissances et des outils dédiés aux milieux urbains pour la prévision à courte échéance la projection aux échelles climatiques, constituent une priorité stratégique de Météo-France et s’inscrit également dans le cadre de la prospective transverse du CNRS INSU et des objectifs scientifiques du CNRS.
 
Le CNRM coordonne et participe à plusieurs de ces projets, en particulier :
 

  • RDP (Research Demonstration Project) Paris Olympics 2024 (PI Valéry Masson, CNRM/GMME) : https://www.umr-cnrm.fr/RDP_Paris2024/
     
    Ce projet vise à mieux comprendre les interactions dans la couche limite urbaine pour déterminer quelles données supplémentaires, combinées avec des systèmes de prévision météorologique, pourraient être utiles pour améliorer la prévisibilité des évènements météorologiques extrêmes de type canicules et orages. Ce projet rassemble la participation de nombreux partenaires nationaux et internationaux, notamment de services météorologiques nationaux, sous l’égide de l’Organisation Météorologique Mondiale.
     
  • H2C (Heat and Health in Cities) (PI Aude Lemonsu CNRM/GMME)
     
    Ce projet, financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) associant plusieurs laboratoires et partenaires nationaux, a pour objectif de quantifier l’impact d’événements de forte chaleur et de la pollution sur la santé en période estivale. Ceci s’effectuera via une meilleure compréhension de l’influence des couvertures urbaines, par un renforcement de la synergie modélisation/observations. Il vise à améliorer les services climatiques urbains en produisant des informations utiles pour la décision.
     
  • ACROSS (Atmospheric ChemistRy Of the Suburban foreSt) (PI CNRM Cyrielle DENJEAN, CNRM/GMEI) : https://across.cnrs.fr/
     
    L’objectif de ce projet est de mieux comprendre l’impact des interactions biosphère-atmosphère sur la dynamique chimique des panaches de pollution urbaine, les effets sur le bilan des photo-oxydants en général et la production d’ozone en particulier, la formation et le vieillissement des aérosols, et enfin les conséquences pour la santé et la biosphère.
     
  • MOSAI (Modèles et Observations pour les Interactions entre la Surface et l’Atmosphère) (PI CNRM Guylaine CANUT, CNRM/GMEI) : https://mosai.aeris-data.fr/
     
    L’obectif de ce projet est d’évaluer les modèles numériques calculant les flux d’énergie et de matière à l’interface sol/atmosphère. Des stations de flux sont ajoutées autour de sites de l’infrastructure de recherche ACTRIS-FR pour étudier l’hétérogénéité des flux et des paramètres de la surface à l’échelle de la maille des modèles. Le projet MOSAI inclut un volet déployé en région parisienne dans le cadre de PANAME.
     

Les opérations intensives de mesure démarrent début juin 2022. L’ensemble des données collectées seront mises à disposition via le pôle national de données atmosphériques AERIS.
Pour en savoir plus : https://paname.aeris-data.fr
 

 
 
 
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