LIFE Green Heart

Generate REsiliENt actions agaiNst the HEat islAnd effect on uRban Territory

Le projet EU LIFE Green Heart a pour objectif d’améliorer les conditions microclimatiques et la qualité de l’air, réduire la pollution sonore, et augmenter la biodiversité au centre de Toulouse via une renaturalisation de la partie nord de l’île de Ramier et des berges de la Garonne.

Coordinateur : Toulouse Métropole
Correspondant CNRM : Robert Schoetter
Équipes CNRM : GMME-VILLE
Financement : EU LIFE Climate Change Adaptation 2018
Début : Septembre 2019
Durée : 5 ans
Site Internet du projet : https://www.toulouse-metropole.fr/projets/grand-parc-garonne/life-green-heart

Objectifs
Suite aux conditions de climat régional dans le sud-ouest de la France, la région de Toulouse est particulièrement vulnérable aux vagues de chaleur et sècheresses. Le climat urbain aggrave ces conditions à cause de l’îlot de chaleur urbain. Dans le contexte du changement de climat régional projeté pour les prochaines décennies, il est nécessaire d’adapter la région de Toulouse afin de faire face à des vagues de chaleur plus sévères. Une telle mesure d’adaptation est la transformation de la partie nord très minéralisée de l’île du Ramier en un parc. Cette action a pour objectif de rendre le centre de Toulouse plus résilient par rapport à l’augmentation de la température au niveau régional. Dans ce contexte, le projet LIFE Green Heart financé par l’Union Européenne a les objectifs opérationnels suivants :

  1. Augmentation de la surface végétalisée sur l’île du Ramier de 15 hectares jusqu’à 2024, et extension de la ripisylve en utilisant de la végétation adaptée aux nouvelles conditions climatiques.
  2. Augmenter la biodiversité en consolidant la trâme verte et bleue.
  3. Réduire la pollution de l’air et sonore en favorisant la mobilité douce et en faisant recours à des méthodes d’économie circulaire.
  4. Création d’outils permettant de quantifier les effets au long-terme de la stratégie d’adaptation au changement climatique de Toulouse Métropole ou d’autres collectivités territoriales.
    Les effets bénéfiques potentiels du projet comme la réduction de l’îlot de chaleur urbain ou une augmentation de la biodiversité seront quantifiés par les partenaires scientifiques de différentes disciplines qui incluent la planification et gouvernance urbaine, la climatologie urbaine, la biologie, et la sociologie.

Apports du CNRM
Météo-France/CNRM est responsable pour la quantification de l’effect du nouveau parc sur l’île du Ramier sur les conditions météorologiques locales via un monitoring en temps réel et la modélisation numérique. L’observatoire du climat urbain de Toulouse avec 50 stations météorologiques déjà en place est densifié sur l’île du Ramier et dans les quartiers avoisinants. Les stations météorologiques resteront en place pour au moins 10 ans et permettront de quantifier les effets bénéfiques au long-terme de la végétalisation. Une version du modèle météorologique Meso-NH qui résout de manière explicite les obstacles sera mise en place afin de quantifier l’effet du nouveau parc sur la température de l’air et la circulation sur l’île du Ramier island et les quartiers urbains denses avoisinants. La modélisation sera faite pour des situations d’été caniculaires avec du vent faible à modéré. Une synthèse entre monitoring et modélisation sera faite. Les résultats de la modélisation à très haute résolution seront utilisés comme référence pour améliorer les modèles à plus basse résolution qui sont moins coûteux et permettent de simuler d’avantage de situations météorologiques.

Description du projet
Le projet comprend des actions opérationelles et des actions visant à quantifier les effets des actions opérationelles.
Les actions opérationelles sont :

  1. Etude sur la pollution du sol et les nuisances sonores (Toulouse Métropole). Une étude complète de la pollution du sol de la zone sera faite afin de déterminer un plan de gestion des risques de pollution pour les usages prévus après le réaménagement de l’île du Ramier. Concernant l’environnement sonore, les nouveaux usages récréatifs des espaces verts et des espaces sportifs sur l’île peuvent augmenter les nuisances acoustiques. Cet aspect sera pris en compte afin de réaliser des aménagements naturels permettant de confiner le son au futur poumon vert pour assurer la qualité et la préservation de la santé des habitants.
  2. Renaturation d’un espace minéralisé en centre ville pour renforcer la trâme verte et bleue sur le couloir de la Garonne (Toulouse Métropole). Au nord de l’île du Ramier, 16 ha. feront l’objet d’une démolition des bâtiments du parc des expositions. Sur ce périmètre libéré, des plantations et des structures innovantes sont prévues sur 13 ha. visant à tester des mesures d’adaptation afin de lutter contre les effets du changement climatique.
  3. Extension de la ripisylve et travaux d’aménagements des berges de la Garonne (Toulouse Métropole). Afin de renforcer la trâme verte et bleue dont la ripisylve en bord de fleuve, des travaux d’aménagement seront réalisés. La ripisylve représente environ 4.5 km de linéaire. L’objectif est d’épaissir d’une dizaine de mètres cet ourlet qui n’est parfois composé que d’une seule ligne d’arbres de manière à ce que celui-ci puisse accueillir une flore et une faune plus diversifiées. L’épaississement de cette surface agira aussi dans l’absorption des crues de la Garonne.
  4. Actions de démonstration de restauration des sols dégradés consolidant la trâme verte et bleue (Toulouse Métropole). Un sol fertile, riche en nutriments et en micro-organismes, est requis pour le succès des plantations prévues dans le projet, mais il est aussi la preuve de la présence de biodiversité sur le sol. La démolition de l’ancien parc des expositions va libérer un espace auparavant minéralisé de 16 ha. Cette surface est un sol mort qui a perdu la micro-biodiversité par l’urbanisation intense. Une valorisation agronomique des sols sera faite afin de lui fournir les micronutriments nécessaires au succès des plantations. Cette technique n’a pas été utilisée à grande échelle, le projet sera donc l’occasion de tester cette nouvelle technique.
  5. Création de nouveaux itinéraires de mobilité douce contribuant à limiter la pollution de l’air et les nuisances sonores (Toulouse Métropole, Landeshauptstadt Düsseldorf). La création de nouveaux itinéraires doux sera faite pour contribuer à la diminution des gaz à effet de serre ainsi qu’à la pollution sonore. Les parkings seront réduits de 70% par rapport à 2018, soit une diminution de 700 places. Ces nouveaux itinéraires de mobilité douce seront créés sur environ 5 ha de linéaires. Les fonds de forme des sentiers et des allées seront réalisés avec des matériaux issus de la démolition favorisant donc l’économie circulaire.

Les actions de quantification sont :

  1. Suivi et étude de la flore et de la faune pendant et après le projet (Muséum d’histoire naturelle de Toulouse). Les actions de végétalisation vont entraîner une modification de la biodiversité de l’île du Ramier. Un suivi régulier sera entrepris afin de préciser et d’affiner l’abondance de chaque espèce via un protocole standardisé, d’analyser les éventuelles variations et changements (population, peuplement…) constatés et de mettre à jour régulièrement l’inventaire de la faune et flore du site.
  2. Suivi des effets environnementaux et climatiques sur la qualité de l’air (WaltR). Une analyse spatio/temporelle, possible grâce à la mise en place d’un nouveau type de caméras, pendant et après le réaménagement de l’île du Ramier sera effectuée pour quantifier l’impact de l’aménagement sur les champs de particules fines (PM1, PM2.5, PM10), des principaux gaz de la qualité de l’air (O3 et NO2) et du gaz à effet de serre CO2.
  3. Effets du redéveloppment sur le climat local (Météo-France/CNRM, voir en haut).
  4. Résilience au changement climatique, santé et qualité de vie des populations locales (Université Toulouse – Jean Jaurès). Une enquête avec 500 participants qui cible les usagers de l’île du Ramier sera faite pour comprendre les usages de cet espace (fréquentation, mobilité, pratiques ludosportives et de plein air, etc), cerner les modalités et critères d’évaluation de la qualité environnementale de ce périmètre. L’objectif est de mieux saisir la perception de la qualité environnementale locale et ses coûts/bénéfices pour la santé, mais aussi, plus généralement les modalités d’appropriation des espaces et équipements de l’île du Ramier.

Partenaires
Toulouse Métropole
Météo-France
Landeshauptstadt Düsseldorf
WaltR
Université Toulouse – Jean Jaurès


Voir en ligne : Description du projet sur le site de Toulouse Métropole