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Questions sur les mécanismes des tempêtes METEO-FRANCE

16   Les tempêtes de décembre sont-elles des cyclones ?



  Figure 18 :Comparaison morphologique entre la structure type d'un cyclone tropical (à gauche) et celle d'une tempête du rail (à droite). Les isolignes noires représentent la pression. En rouge, la forme du champ de température près de la surface. Les flèches tiretées indiquent les vents les plus forts près de la surface. Quand ces vents s'organisent en jets là où les contrastes thermiques sont les plus marqués, on peut parler de fronts: ce phénomène n'existe que pour les dépressions ou tempêtes des latitudes tempérées. Les zones blanches transparentes suggèrent la forme du système nuageux associé à chaque système. Les flèches bleues montrent le vent en altitude.  

  Les tempêtes de décembre sont très différentes de cyclones tropicaux.

Tempêtes des latitudes tempérées et cyclones tropicaux se distinguent:
  • par leur morphologie (fig. 18): disons, pour simplifier, qu'un cyclone tropical est plutôt assez symétrique autour de son oeil; une dépression des latitudes tempérées est, en revanche, profondément asymétrique, c'est même la base de sa structure;
  • par la répartition des vents forts et des contrastes: il résulte des symétries que, dans un cyclone tropical, les vents les plus forts forment une sorte de couronne autour de l'oeil (où les vents sont calmes); dans une tempête des latitudes tempérées, les vents les plus forts en surface s'organisent en tubes, près des fronts (voir la question 10);
  • par leur source d'énergie fondamentalement différente: les cyclone tropicaux tirent leur énergie de l'évaporation de l'eau de mer et dans une moindre mesure, de la différence de température avec cette eau; de ce fait, les cyclones ne peuvent se développer que sur mer. Les dépressions des latitudes tempérées fonctionnent à partir des contrastes thermiques horizontaux de l'air. Plus ceux-ci occupent une grande épaisseur, plus les possibilités de renforcement d'une dépression sont grandes. Il est donc possible à une dépression de se renforcer ailleurs que sur mer, bien que la terre ferme induise une perte d'énergie par frottement qu'il faut compenser par une plus grande efficacité du «moteur» atmosphérique;
  • par leur répartition géographique: ouragans, typhons et autres, regroupés en cyclones tropicaux, évoluent dans les régions intertropicales. Les dépressions et les tempêtes sont typiques des latitudes tempérées et froides.
Les cyclones tropicaux, à la fin de leur vie, remontent vers des latitudes plus élévées. Il arrive, dans ce cas, qu'ils jouent le rôle de précurseurs de dépressions du rail en approchant du courant-jet. Dans ce cas, leur structure change rapidement pour devenir celle d'une tempête.

Toutefois, il existe des cousins des cyclones tropicaux aux latitudes élevées: en Méditerranée ou dans les mers arctiques. Ce sont des systèmes puissants que l'imagerie des satellites permet de reconnaitre. Ils peuvent même avoir un oeil. Ils fonctionnent sur le même principe, utilisant plutôt la différence de température avec la mer (plus chaude que l'air, parfois beaucoup en Arctique) que la différence d'humidité. Ils restent de petite taille comparés aux cyclones tropicaux, leur durée de vie est plus courte.
 


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Version du 13 mars 2000

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