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Questions sur les mécanismes des tempêtes METEO-FRANCE

14   Comment une dépression explose-t-elle en tempête ?



  Figure 17 :Troisième étape du cycle d'évolution commencé par les schémas 15 et 16: la phase de creusement explosif par interaction entre la dépression et l'extrémité diffluente du courant-jet. Le caractère explosif du creusement et du développement de la dépression est lié aux propriétés de celle-ci mais surtout au contexte favorable offert par diverses propriétés remarquables de la région de diffluence du courant-jet: elle fournit, tout fait, l'essentiel du moteur: l'apport de la dépression provoque une accélération générale. La dépression tend à «traverser» le courant-jet du sud vers le nord. Cette phase se produit normalement sur le Proche Atlantique, mais, fin décembre, elle s'est produite à l'aplomb de la France, ce qui est inhabituel. Le cycle schématisé par les trois figures 15, 16 et 17 semble s'appliquer à la première tempête. La seconde est restée, tant bien que mal, sous l'influence de son précurseur d'altitude, dans une configuration proche de celle montrée en 6, qui finit par franchir le courant-jet d'elle même.  

  Troisième étape, la plus critique, la plus terrible. La dépression, à partir d'une certaine amplitude, interagit directement avec le courant-jet (fig. 17). Elle force le passage du côté «chaud» au côté «froid» . Dans le même temps, la dépression se vide de son air, la pression dégringole brusquement. Le moteur fonctionne alors à plein régime, le vent s'accélère avec force.

C'est l'explosion de la maturité, mais aussitôt après, c'est la fin. Dès qu'elle est passée, l'amplification cesse, la structure se simplifie, la progression vers l'est est terminée. Sur mer, la dépression est comme une toupie qui erre en s'atténuant très lentement. Sur terre, son affaiblissement est plus rapide, le frottement avec la surface absorbe davantage d'énergie que la surface de la mer. Le rail peut-être plus ou moins affecté: il est généralement cassé en deux tronçons. Nette et intervenant très à l'ouest, cette cassure peut entraîner un changement de configuration, un blocage.

Comprendre le déclenchement de cette étape critique reste un enjeu pour la recherche. Toutefois, l'étroite association entre phase de développement maximale, «traversée» sud-nord du courant-jet et fin du développement a été clairement établie à la suite de la campagne FASTEX (voir en 
27).

Comme on l'a suggéré en 
13, l'évolution de l'extension verticale joue un rôle. Ce qui se passe dans le jet est aussi important. Il existe ainsi des cas particuliers simples. La venue d'un «tourbillon précurseur» circulant dans le jet est un facteur fréquent (fig. 6, illustré dans la réalité du cas de la tempête T2 par la fig. 28) qui est intervenu, par exemple, pour la seconde tempête. Autre cas, l'arrivée d'une dépression petite ou moyenne à l'extrémité est du rail: la traversée du côté «chaud» au côté «froid» est comme forcée par la diffluence du courant-jet.

Pour voir la situation au moment des phases de développement intensif des tempêtes de la fin décembre 1999:
  • Première tempête (T1): figure 25 dans 19;
  • seconde tempête (T2): figure 30 dans 20 et aussi, au même endroit, la figure 29 pour voir la structure en altitude.
 


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Version du 13 mars 2000

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