AMMA-2

AMMA-2

Analyses Multidisciplinaires de la Mousson Africaine (Phase 2)

Démarré en 2002, AMMA est un programme de recherche international et interdisciplinaire qui étudie la variabilité de la Mousson d’Afrique de l’Ouest et ses impacts sur les populations. En 2010, il a été poursuivi sous forme d’une seconde phase AMMA-2 d’une durée de 10 ans, mettant l’accent sur la prévision, les applications et la formation.

Coordinateur Serge Janicot (LOCEAN)
Correspondant CNRM-GAME Jean Philippe Lafore
Équipes CNRM-GAME GMME/MOANA, GMGEC/UDC, VDR et MEMO
Site Internet du projet AMMA International
Type
Début 2010
Durée 10 ans

 Objectifs

A l’issu de la phase 1 du projet international AMMA, un bilan a été établi et la prospective qui s’en est suivi a débouché sur l’écriture d’un 2ème plan scientifique international d’AMMA. La communauté française moteur dans ce processus, a de son côté établi son propre bilan sur la période 2009-2012 et sa prospective pour AMMA-2.

Ce 2ème plan scientifique international d’AMMA s’articule autour de 3 grands domaines qui s’imbriquent entre eux : (1) les interactions entre société, environnement et climat nécessitent (2) d’étudier la prévisibilité et d’améliorer la prévision météorologique, saisonnière et climatique, lesquelles requièrent (3) de poursuivre d’enrichir nos connaissances du système mousson.

(1) Interactions Société Environnement et Climat

L’étude des interactions entre la société, l’environnement et le climat est un aspect essentiel de la phase 2 d’AMMA. La recherche est organisée autour de sept grandes thématiques d’études scientifiques de ses interactions avec la variabilité climatique et les aléas météorologiques : (i) ressources en eau, (ii) utilisation des terres, occupation des sols et productivité, (iii) agriculture et sécurité alimentaire, (iv ) santé, (v) énergie, (vi) écosystèmes, (vii) zones urbaines et mégapoles africaines.

(2) Prévisibilité et Prévision météorologique, saisonnière et climatique

Le programme doit œuvrer à l’amélioration des prévisions météorologiques et climatiques, et de notre confiance dans les projections du changement climatique. Pour ce faire, les connaissances acquises de la Phase 1 doivent être intégrées dans les modèles pour améliorer nos capacités à prévoir le temps et les variabilités climatiques. Le programme AMMA s’organise sur 4 axes : (i) Évaluer et améliorer les modèles (ii) Exploiter les modèles actuels (via de nouveaux outils, des systèmes de prévision d’ensemble par exemple) (iii) Améliorer l’exploitation des observations disponibles (les observations par satellite, par exemple) et (iv) Recommander et mettre en œuvre des systèmes d’observation pérennes pour améliorer les capacités de surveillance et les prévisions.
Ces axes seront développés tant pour la prévision météorologique (les systèmes convectifs de méso-échelle, les ondes d’est et de Kelvin, la cyclogénèse tropicale par exemple) que climatique (intrasaisonnière, saisonnière et interannuelle à décennale) et aux scénarii de changement climatique.

Un des aspects essentiels de l’intégration des connaissances dans l’amélioration des modèles de prévision est le renforcement des liens entre les scientifiques d’AMMA et les centres opérationnels, riches des personnes ressources travaillant sur l’évaluation, l’élaboration du modèle ou encore l’assimilation de données.

(3) Système de Mousson

Avoir de meilleurs modèles pour des prévisions plus fiables impliquent de continuer à approfondir nos connaissances et notre compréhension de la variabilité et la prévisibilité de la MAO. La deuxième phase se focalise sur les boucles de rétroaction essentielles à trois échelles pertinentes : météorologique, intra-saisonnière et pluriannuelle.

À l’échelle météorologique (moins de 10 jours), l’accent est mis sur les interactions : entre systèmes convectifs et leur environnement, entre océan, atmosphère et surface continentale, et
entre chimie, aérosols et atmosphère.

Les études aux échelles de temps intra-saisonnière (10-90 jours) sont d’une importance particulière dans cette deuxième phase pour répondre à la demande sociétale (prévision des pauses
sèches de la mousson pour l’agriculture par exemple) mais aussi pour avancer sur notre compréhension du cycle annuel. Les voies prometteuses ouvertes durant la phase 1, doivent être approfondies, en particulier le rôle de l’océan et de ses interactions avec l’atmosphère et les interactions avec les autres régions tropicales et les latitudes tempérées.

Les échelles de temps multi-annuelle, (interannuelle, décennale et changement climatique)
restent une préoccupation majeure pour AMMA. Aux échelles de temps interannuelles à
décennales, AMMA continue d’évaluer les contributions relatives à la variabilité de la MAO des
principales boucles de rétroaction entre la MAO et les différents bassins océaniques, les surfaces
continentales et les aérosols.

Parallèlement, AMMA doit oeuvrer à une meilleure compréhension de la nature et des causesdes changements climatiques d’origine anthropique, particulièrement compte tenu du désaccord
entre les projections pour le 21ème siècle présentées dans le dernier rapport du GIEC

De manière transversale à ces études d’échelles, AMMA vise également à étendre la compréhension des cycles d’énergie et de l’eau du système de la MAO (avec des études hydrologiques des bassins versants par exemple).

Outre les priorités dans ces 3 domaines, AMMA-2 affiche 2 autres priorités concernant :

  • Observations Pour soutenir l’ensemble de ces travaux, AMMA doit continuer à développer et mettre en oeuvre sa stratégie d’observations avec, pour colonne vertébrale, le maintien de la surveillance environnementale sur le long terme.
  • Développement des capacités et la formation En plus de poursuivre les activités d’enseignement et de formation, forte priorité de la 2ème phase d’AMMA, le programme veut renforcer les capacités des systèmes d’information (regroupement, classification, traitement et diffusion de l’information) de traitement de données et de leur gestion en base pour les ressources, l’environnement, le climat et la météorologie. Une mobilisation plus forte humaine et financière est nécessaire pour appuyer les recherches et les applications.

 Apports du CNRM-GAME

Le CRNM intervient essentiellement dans les domaines :

  • (2) Prévisibilité et Prévision météorologique, saisonnière et climatique,
  • (3) Système de Mousson,
  • et le développement des capacités et de formation

Pour lesquels il assure des fonctions de coordination comme pour le WP1 "Vers un modèle conceptuel dynamique de la mousson africaine et sa prévision intra-saisonnière" (JP Lafore), et le WP4 "Processus de surface et gestions des
ressources naturelles (eau, végétation)" (A. Boone).

 Financement et stratégie

A la différence de la 1ère phase, AMMA-2 bien qu’évalué très positivement par un comité inter-organisme (IRD, CNRS et Météo-France) en 2012, n’a plus les soutiens financiers nécessaires à ses ambitions.

Pour palier cette situation, AMMA-2 s’est maintenu comme un réseau, tout en initiant ou s’insérant dans différents projets nationaux et internationaux permettant d’atteindre différents objectifs de son 2ème plan scientifique ISP-2, et de favoriser l’exploitation des données et connaissances acquises durant AMMA.

De manière non-exhaustive nous pouvons mentionner :

Au niveau national :

  • les projets LEFE DEPHY1-2 coordonnant le développement et l’évaluation des paramétrisations au sein de la communauté française
  • le projet ANR ESCAPE Changements environnementaux et sociaux en Afrique : passé, présent et futur
  • le projet ANR CAVIARS pour l’émission des poussières
  • le projet ANR ACASIS pour les vagues de chaleur
  • le GdR Megha-Tropique permet de rassembler la communauté française de météorologie tropicale dont celle d’AMMA-2 dans le cadre de la mission satellite MEGHA-TROPIQUE

Au niveau international :

  • le projet FP7 EUCLIPSE pour l’évaluation des rétroactions nuageuses dans les modèles de climat et la réduction des incertitudes dans les scénarios climatiques
  • le projet FP7 EMBRACE pour la réduction des biais des modèles du système Terre
  • les projets internationaux ALMIP1-2 d’intercomparaison des modèles de surface et hydrologiques (Boone et al. 2009), soutenus par GEWEX, avec comme but d’utiliser une série de modèles de surface différents, en mode autonome (« off-line »), dans des conditions identiques (forçages
    atmosphériques, conditions de surface), et d’analyser les résultats par rapport à des données de référence.
  • le projet WAMME-2 (West African Monsoon Model
    Experiment Phase 2) pour l’intercomparaison des sensibilités des modèles de climat au TSM, à la représentation des aérosols, et aux changements de couverture et d’utilisation des surfaces continentales.
  • le projet HANDBOOK pour l’écriture d’un manuel du prévisionniste ouest africain.
  • le projet MISVA pour le suivi et la prévision de la variabilité intrasaisonnière sur l’Afrique disponible en temps réel depuis 4 saisons de mousson sur le site MISVA