5.4.3 Les ondes de gravité orographiques
Quelques généralités :
Il s'agit ici de traiter le mécanisme physique par lequel un obstacle perturbe le courant atmosphérique moyen c'est-à-dire la génération d'ondes de gravité. Il y a alors transfert d'énergie du courant vers ces ondes, la plus grande partie de cette énergie étant ensuite dissipée. Le résultat global de ce phénomène est en fait, un amortissement du flux par frottement.De façon analogue aux schémas précédents, cette paramétrisation est basée sur le fait que la tendance du vent est proportionnelle à la divergence du flux de quantité de mouvement soit :
5.4.3.1 Principe de la paramétrisation
Calcul en surface :
Le flux de quantité de mouvement ( ou tension au sol ) dû à une onde excitée par le déplacement d'un courant de grande échelle, stable verticalement sur un relief de petite échelle est donné par :
N0 la fréquence de Brunt-Vaïsala effective
en surface.
N la fréquence de Brunt-Vaïsala caractérise la
stabilité verticale de l'atmosphère:
h0 l'écart type du relief non résolu. Il s'agit de l'écart entre le relief connu par le modèle en points de grille et le relief réel ( pas vraiment réel mais connu à partir des données de l'US Navy ).
Kg un coefficient sans dimension de réglage de la paramétrisation, Kg = 3.5 10-3calcul à un niveau donné :
Au-dessus du sol, le flux de quantité de mouvement d'une onde d'amplitude a est donné par
Propagation verticale de l'onde :
Dans une atmosphère stable, en l'absence de niveaux critiques et tant que l'onde reste linéaire ( amplitude faible devant la longueur d'onde ), il n'y a pas d'interaction entre l'écoulement de grande échelle et l'onde ( pas de déferlement ou saturation ) théta reste constant sur la verticale, on demeure loin du niveau critique.En admettant
5.4.3.2 Discrétisation verticale
La discrétisation sur les niveaux du modèle se fait en partant du niveau inférieur et en remontant vers le sommet .5.4.3.3 Raffinements
On prend maintenant en compte dans ARPEGE :
- la vapeur d'eau présente dans l'atmosphère lors du calcul de la fréquence de Brunt-Vaïsala suivant que l'on est en atmosphère non saturée ou adiabatique saturée.QUELQUES GENERALITES SUR LES SCHEMAS DE PLUIE
On utilise dans ARPEGE deux schémas de précipitations :5.4.4 La convection profonde
Quelques généralités
On appelle convection profonde, la convection mettant en jeu des nuages suffisamment épais pour qu'ils soient précipitants. Cette convection est d'une grande importance :La convection se déclenche s'il existe des couches instables et s'il y a un apport de vapeur d'eau, dû à de l'évaporation ou à de la convergence. Dans ce cas, l'effet de la convection est une homogénéisation verticale de la température potentielle et de la quantité de mouvement .
Les effets de la convection ne sont pas directement pris en compte par la dynamique, en effet la maille du modèle étant nettement ( * ) plus grande que l'échelle caractéristique des cellules convectives, il est impossible de déterminer ce qui se passe dans chaque nuage, on élabore donc une paramétrisation de la convection profonde en considérant que les mouvements ascendants au sein de l'atmosphère convective sont compensés par de la subsidence de faible intensité ( car répartie sur tout le domaine ). On fait comme s'il ne pouvait se développer qu'un seul nuage convectif "moyen" par point de grille.
* sauf dans la zone d'intérêt du modèle ARPEGE où la résolution équivalente est de l'ordre de 30 kilomètres ( voir 5.4.4.7.1 Problèmes dus à la résolution variable ).
5.4.4.1 Le schéma, ses principes
Le schéma utilisé dans ARPEGE est dû à P. Bougeault ( 1985 ) ; quelques améliorations y ont toutefois été apportées.
On va chercher à évaluer la source de chaleur Q et le déficit d'humidité Q' résultant des effets de la convection et des transports turbulents à l'extérieur de la zone convective.
Les idées directrices de cette paramétrisation sont les suivantes:
- Lorsqu'il y a convection, les valeurs de s et q à grande échelle sont modifiées par le mélange d'air nuageux avec l'environnement ( processus de détrainement ). Une façon simple de paramétrer ce "détrainement" est d'effectuer une relaxation avec un temps caractéristique K¯¹ indépendant de l'altitude, des variables de grande échelle s et q vers les variables sn et qn d'un profil nuageux ( adiabatique saturée ).
- Comme il est difficile de séparer les effets de la convection et de la turbulence, les flux turbulents Fs et Fq sont pris en compte pour le calcul de Q et Q' dans les zones convectives seulement, la prise en compte traditionnelle ( diffusion verticale ) étant conservée dans les zones non convectives.
L'évaluation des termes Q et Q' pour la convection et la diffusion est faite de la façon suivante :
5.4.4.2 Equations de grande échelle
Les équations d'évolution des variables de grande échelle s et q s'écrivent :
Les hypothèses ci-après ( idées directrices énoncées précédemment ):
- H1amènent à postuler la forme suivante pour Qcv et Q'cv :
( A ) : tendance due à la subsidence
extra-nuageuse induite par la circulation convective.
( B ) : relaxation des variables de grande
échelle vers celles des nuages ( H2 ).
( C ) : effets de la turbulence.
5.4.4.3 Détermination du profil nuageux ( sn,qn )
L'ascendance nuageuse est définie comme la pseudo-adiabatique issue du point bleu Tw d'un niveau, entraînant de l'air environnemental.
1- Calcul du point "bleu" Tw,
2- Construction de la pseudo-adiabatique saturée jusqu'au niveau suivant en considérant l'entraînement de l'air environnemental. Cette prise en compte se fait grâce à une relaxation des variables nuageuses vers celles environnementales à un taux lambda ( en J/Kg ) soit
3- Sustentation d'eau liquide dans le nuage : afin de prendre en compte la réduction de flottabilité nuageuse due à la présence d'eau liquide, on diagnostique une quantité eau spécifique ln par l'équation :
ce qui permet de limiter la fraction d'eau liquide sustendue, quittant le nuage sous forme de précipitation, dans le cas de nuages de faible épaisseur géopotentielle. Grand phi0 correspond à l'épaisseur géopotentielle critique des nuages précipitants, Grand phi0=10000 J/Kg sensiblement é gal à 1000 m.
4- Test d'activité convective du niveau. Les niveaux sont déclarés convectifs si et seulement la flottabilité nuageuse ( Tn - Tenv ) et l'humidité totale disponible y sont positives.
5- Comparaison de la température du nuage à celle de l'environnement; si elle est inférieure à celle de l'environnement on prend le point bleu du niveau pour continuer l'ascendance, sinon on continue avec les propriétés du nuage.
5.4.4.4 Détermination du flux de masse convective omega*
C'est dans l'expression de omega* que doit être condensée l'information disponible sur la situation :On pose sur la base d'arguments dimensionnels que omega* a la forme suivante:
alpha est calculé en utilisant l'hypothèse de Kuo: toute l'humidité disponible se répartit en précipitations et humidification de l'environnement ( il n'y a pas de d'accumulation d'eau dans le nuage ) soit
5.4.4.5 Détermination deK
Ce coefficient quantifie le taux de mélange entre le nuage et son environnement.
Cette détermination est effectuée en assurant la conservation intégrale de l'énergie statique humide dans une colonne verticale convective, en effet la convection met en jeu des réorganisations de masse et de pertes d'eau condensée dans une colonne atmosphérique.
L'intégrale de la grandeur h = cpT + gz + Lq de la colonne convective doit être conservative soit:5.4.4.6 calcul des précipitations
Les précipitations sont calculées à partir du flux de précipitations au sol ( qui correspond à l'assèchement atmosphérique ) par
On a introduit une distinction entre les phases liquide et solide des précipitations. On utilise une approche "cible" ( par opposition aux précipitations de grande échelle où la distinction se fait en fonction de l'origine ) : la proportion entre les deux flux dépend seulement de la température de l'interface entre niveaux ( ou du sol ) où elle est calculée.
5.4.4.7 La convergence d'humidité, problèmes dus à la résolution variable
Le 1er terme est fourni par la dynamique du modèle, le second par le schéma de diffusion verticale.
Une solution qui tient compte de la résolution locale du modèle est à l'étude, mais pour l'instant dans le modèle opérationnel, on a choisi de diminuer ces précipitations en réduisant la convergence d'humidité ( c'est-à dire l'eau disponible ).
Prenant en compte le fait que les schémas convectifs fournissent la seule part des précipitations correspondant aux ascendances non résolues par la dynamique du modèle, les effets convectifs doivent décroitre de la valeur maximale de leur estimation sur une verticale, lorsqu'utilisés sur une maille dynamique lâche jusqu'à une valeur nulle, lorsqu'utilisés sur une maille dynamique dense.
Remarque :
La convection agit également sur les composantes u et v du vent horizontal, on utilise une formulation analogue à celle pour s et q.